Alors que l’invasion de l’Ukraine dure depuis un an et que l’année a été âpre, le Conseil International des Infirmières (CII) renouvelle son appel au cessez-le-feu et aux négociations pour une paix durable.
Pamela Cipriano, la Présidente du CII, a déclaré : « Les infirmières à travers le monde sont une force de paix et se tiennent toujours solidaires, elles condamnent cette agression atroce et les attaques menées à l’encontre de populations innocentes. Les infirmières sont également un symbole de paix et nous savons que la santé et la paix vont de pair, et que l’une ne va pas sans l’autre. »
« Le CII fait tout son possible pour soutenir les personnes touchées par le conflit à travers sa campagne #NursesforPeace (Les infirmières pour la paix) et le Fonds humanitaire. Grâce aux dons généreux de nos ANI et d’autres partenaires, nous avons pu faire parvenir de l’aide aux infirmières d’Ukraine et des pays voisins. »
« Nous sommes en communication et en contact réguliers avec les infirmières d’Ukraine par le biais de leur ANI. Leur courage et leur dévouement sont extraordinaires. »
Tetyana Chernyshenko, la Présidente de l’Association ukrainienne des infirmières, a transmis un message au CII, dans lequel elle déclare que :
« L’Association ukrainienne des infirmières remercie sincèrement le Conseil International des Infirmières et les infirmières à travers le monde pour leur aide et leur soutien immenses aux infirmières d’Ukraine. Il est éminemment important pour chacune d’entre nous de sentir que nos collègues sont prêtes à aider. »
« Une guerre terrible et brutale se déroule en Ukraine, à la suite de l’invasion à grande échelle de notre territoire par les troupes russes. De nombreuses femmes ont été contraintes de partir ailleurs en Europe, au Canada ou aux États-Unis pour sauver leurs enfants, et beaucoup d’autres ont rejoint les milliers d’hommes dans les rangs de nos forces armées. »
« Outre le front militaire, le Front Médical Populaire a été mis en place pour nos médecins, infirmières, agents paramédicaux, auxiliaires et formateurs sanitaires. »
« Depuis le début de la guerre, je n’ai pas passé un seul jour hors de Kiev, ma ville. La guerre se poursuit et, presque au quotidien, nous sommes confrontés aux missiles et aux avions partout dans le pays, détruisant la population civile, nos maisons, nos hôpitaux, nos écoles, nos universités, nos ouvrages d’infrastructure, nos usines et nos jardins d’enfants, qui n’ont rien à voir avec les opérations militaires. »
« Des milliers de civils ont été tués dans des territoires qui, depuis, sont libérés des envahisseurs. Ce que les Ukrainiens ont vécu, les tortures et les sévices, va au-delà de l’imagination. Il est impossible de l’écrire ou même d’en parler. »
« Le travail de nos infirmières, de nos médecins et de nos agents paramédicaux tient une place particulière dans nos cœurs. Les infirmières prodiguent en permanence des soins médicaux sur le front, dans les hôpitaux, en fait, partout où on en a besoin. Beaucoup de nos employés vivent actuellement dans les hôpitaux où ils travaillent, et nombre de médecins, blessés et une fois soignés, retournent immédiatement au front pour libérer notre pays. »
« Nous remercions toutes les populations et tous les pays du soutien et de l’aide considérables qu’ils nous apportent durant cette lutte difficile. Nous avons conscience que les Ukrainiens se battent pour l’ensemble du monde démocratique, mais il est difficile, voire impossible, d’imaginer cette lutte acharnée sans l’aide d’autres pays. »
« L’aide fournie par le Conseil International des Infirmières aux infirmières d’Ukraine tient une place particulière dans l’histoire actuelle. On peut difficilement surestimer son importance. Les infirmières d’Ukraine ressentent ce soutien : nous ne luttons pas seules. Nos collègues – des infirmières de nombreux pays – sont à nos côtés. Cela n’a pas de prix : cela nous donne une force renouvelée dans nos combats vers la victoire. »
Témoignages de courage et de drames des infirmières d’Ukraine
Mme Chernyshenko a également fait suivre les messages suivants d’infirmières ordinaires qui ont reçu le soutien du CII.
- Taisia Lutsenko : « Lors du bombardement de la sous-station ferroviaire de Polonsk, mon bâtiment a été endommagé et les fonds reçus ont permis de réparer le toit et les fenêtres. Je suis très reconnaissante au Conseil International des Infirmières pour son aide. Paix et bonté à tous. »
- Svitlana Yatsenko : « Mon fils est mort près de Kherson, en défendant la Mère patrie, laissant ses deux enfants orphelins et qu’il faut scolariser. C’est une somme rondelette en temps de guerre, aussi, l’aide du Conseil International des Infirmières est arrivée à point nommé. Que le Seigneur accompagne votre organisation dans toutes vos bonnes actions. Merci ! »
- Marina Ostash : « C’est une belle surprise que le Conseil International des Infirmières prenne soin des infirmières de mon Ukraine natale en ces temps si durs pour nous. J’ai un cancer, qui me coûte beaucoup d’argent. Je vous suis sincèrement reconnaissante de votre aide, qui peut me permettre de vivre plusieurs années encore. Paix et santé à tous très, très longtemps. »
- Olga Bashuk : « Je suis la mère du soldat Oleksandr Yuriyovych Bashuk, décédé le 16 août 2022 dans l’est de l’Ukraine en défendant la ville de Soledar. J’exprime mes grands et sincères remerciements au Conseil International des Infirmières pour l’aide financière apportée à notre famille. Je nous souhaite à tous des cieux paisibles, la communion et un avenir heureux. »
- Vita Atamanyuk : « Mon mari est en première ligne. Merci au Conseil International des Infirmières pour cette aide. Dans une période aussi difficile, cet argent nous est indispensable. Grâce à son aide, nous avons pu acheter l’équipement et les médicaments dont nous avons besoin. »
- Tetyana Kaskova : « Mon fils a été gravement blessé en juin 2022. Il a été soigné à Lviv, puis aux Pays-Bas, il a subi de nombreuses opérations et se trouve actuellement à l’hôpital militaire de Khmelnytskyï. L’argent reçu a été utilisé pour le traitement. Merci de votre aide. Nous sommes tous des habitants de la belle planète Terre et c’est remarquable qu’en ces temps atroces pour notre pays, notre détresse ait été entendue bien au-delà de nos frontières. »
- Alina Sherstyuk : « Je travaille au centre de soins de santé primaires n°2 de Zaporijjia comme infirmière en soins ambulatoires n°2. Jusqu’au 24 février 2022, je vivais à Tokmak, dans l’oblast de Zaporijjia. Ma maison a été détruite par un missile. Maintenant, je vis avec mon fils de cinq ans dans un appartement loué dans la ville de Zaporijjia et je suis enregistrée en tant que personne déplacée dans son propre pays. Je vous suis très reconnaissante de l’aide financière qui m’a été accordée. C’est un soutien énorme pour mon fils et moi-même. De nouveau, merci beaucoup. Gloire à l’Ukraine ! »
- Nataliya Harkava : « Je suis infirmière médicale principale du Centre régional antitumoral de Zaporijjia. Je vous exprime personnellement, et au nom de ma famille, notre sincère reconnaissance pour cette aide. Il est bon que le monde soit soutenu par des personnes aussi sensibles que vous, qui se tiennent à nos côtés en ces temps difficiles. Votre aide est un appui inestimable et très concret pour notre famille. Les bonnes actions ne passent pas inaperçues – ce sont des phares dans la nuit pour ceux qui ont besoin d’aide. L’aide que vous apportez durant cette période éprouvante pour nous tous n’a pas seulement une valeur matérielle, elle nous insuffle l’espoir qu’ensemble, nous surmonterons toutes les difficultés. Que votre bonté et votre générosité vous soient rendues au centuple. Je vous souhaite ce qu’il y a de mieux, santé, prospérité et une vie plus douce. Gloire à l’Ukraine ! »
- Svitlana Leonchuk : « Je suis infirmière au Centre de soins de santé primaires n°5 de Zaporijjia. En ces temps durs pour l’Ukraine et tout le peuple ukrainien, je tiens à exprimer mes sincères remerciements pour l’aide financière qui m’a été accordée. J’ai une famille nombreuse, une mère âgée à charge. C’est d’un grand soutien pour moi et ma famille. C’est compliqué pour tout le monde à l’heure actuelle, mais nous tiendrons jusqu’à la victoire. La victoire sera nôtre, nous y croyons tous. Je souhaite à tout le monde paix et bonne santé. »
- Svitlana Totska : « Je suis infirmière à la maternité et je fais partie des nombreux agents médicaux qui vivaient dans les territoires occupés et qui se sont retrouvés dans la zone de combats. J’ai dû partir vers le territoire contrôlé par l’Ukraine et à abandonner ma maison. Votre aide financière m’a permis de m’installer dans un nouvel endroit. En outre, le soutien moral du secteur infirmier m’a aidé à surmonter le traumatisme psychologique causé par la guerre. Aujourd’hui, je travaille dans un établissement médical, je suis active dans le milieu professionnel et j’ai foi en la victoire ! »
- Olga Veryovkina : « Je suis originaire de Derhatchi, dans l’oblast de Kharkiv, mais depuis avril 2022, je vis et travaille comme infirmière anesthésiste à Poltava. Avec mes enfants et mon mari, nous avons été contraints d’abandonner notre maison à cause des bombardements constants de notre ville. Pendant deux semaines, avec nos filles âgées de treize et quatre ans, nous avons dû nous cacher dans une cave presque en permanence. Puis, grâce à des volontaires, nous avons réussi à déménager à Poltava. Nous sommes arrivés avec très peu de choses essentielles, nous avons loué un appartement et j’ai eu la chance de trouver quasi immédiatement un emploi. » Durant cette période, la plus difficile et effrayante de ma vie, j’ai reçu un immense soutien moral de ma nouvelle équipe et, contre toute attente, une aide financière appréciable du Conseil International des Infirmières. » À ce moment-là, notre famille avait plus que jamais besoin d’aide, car nous devions payer la location du logement, les analyses de laboratoire pour ma fille cadette, qui souffre de troubles métaboliques congénitaux et doit régulièrement faire l’objet d’un contrôle de certains paramètres sanguins, et, bien sûr, les dépenses du quotidien dans un nouvel endroit. Je vous remercie donc sincèrement de l’aide financière plus que bienvenue du Conseil International des Infirmières. » « Je suis également reconnaissante de pouvoir travailler dans ma spécialité, de l’attitude chaleureuse et cordiale de l’administration de l’hôpital et de l’ensemble de mes nouveaux collègues, que ce soit à mon égard ou à celui de ma famille. »
- Lidia Danelia : « J’ai utilisé l’argent pour le traitement et la rééducation de mon fils, gravement blessé. Il est toujours en rééducation. Après deux opérations oncologiques difficiles, j’ai perdu tellement de poids que l’argent reçu m’a permis d’acheter non seulement des médicaments mais également des vêtements pour l’hiver. »
- Marina Kravchenko : « Je vous remercie infiniment de l’aide financière reçue. J’en avais besoin après les dégâts subis par ma maison à Otchakiv. Je travaille en tant qu’assistante médicale d’urgence dans la ville d’Otchakiv, et chaque jour, je sauve la vie de compatriotes. Votre aide est très importante pour moi. Merci ! » • Oleksiy Homych : « Je travaille comme technicien médical d’urgence dans le village de Shevtchenkivo, dans le district de Vitovsk. Les terroristes m’ont laissé avec mes deux enfants dans ma maison, et avec ma femme, nous avons été contraints d’abandonner notre village et de nous installer dans la ville de Mykolaïv. Nous avions vraiment besoin de votre soutien financier, qui a aidé ma famille dans les moments difficiles. Cela compte énormément de savoir que nous ne sommes pas seuls et que nous bénéficions de votre aide. Je vous remercie. L’Ukraine vaincra. Ensemble vers la victoire ! »
- Olena Ponurenko : « Je travaille comme infirmière dans un centre médical d’urgence, comme mon mari. Nous vivions à Snihourivka, dans l’oblast de Mykolaïv, mais nous avons dû quitter notre maison endommagée et déménager à Mykolaïv avec notre fille de huit ans. Merci beaucoup pour votre soutien et votre aide financière, qui ont permis de régler nos problèmes financiers. Gloire à l’Ukraine ! »
- Inna Hayduk : « Je travaille comme infirmière dans le Centre de soins médicaux d’urgence et de médecine de catastrophe. Je tiens à vous remercier sincèrement pour votre aide financière et votre grand cœur, car ma maison à Pervomaïské a été endommagée lors d’un bombardement d’artillerie. J’ai été obligée de l’abandonner et de chercher un logement ailleurs. Merci ! »
- Inna Vladykina : « Je travaille comme infirmière à l’hôpital municipal n°3 de Mykolaïv. La guerre et la destruction hantent nos rêves. Ma maison a été endommagée par les bombardements et mon fils et mon mari, blessés. Grâce à vous, le Conseil International des Infirmières, de nombreuses personnes dans le besoin et défavorisées reçoivent l’aide dont elles ont besoin. Prompts à aider les autres, vous ne ménagez pas vos forces, votre temps et votre santé. Vous êtes pour nous un exemple d’humanité et de charité. Je vous remercie, chers collègues, de votre attention et de votre bonté. »
- Sofia Yanova : « Je vivais dans l’oblast de Donetsk, dans la petite localité de Lyman. J’étais chez moi lorsque l’invasion à grande échelle a commencé, le 24 février 2022. Début avril, j’ai dû abandonner ma maison, car les occupants s’approchaient de la ville. Mon mari a fait le choix de rester car nous pensions que ça irait. Ma grand-mère et mon grand-père ont été évacués sous le feu nourri de l’ennemi. Le 29 avril, les appels téléphoniques de mon mari ont cessé parce que toutes les antennes-relais de téléphonie mobile étaient endommagées et les bombardements intensifs. Le 5 mai, mon mari a quitté la ville par miracle et c’est ainsi que toute ma famille est arrivée à Poltava, où je travaille désormais comme infirmière en salle d’opération. Nous avons appris plus tard qu’un missile ennemi a détruit notre maison. »
- Tetyana Grigoryeva : « Je vivais dans la ville de Kreminna, dans l’oblast de Lougansk. Entre le 24 février et le 31 mars 2022, nous étions dans la cave, sous le feu ennemi. Mon frère a été tué par un obus ennemi lorsqu’il est sorti de la cave pour chercher de l’eau. Mon mari ne voulait pas partir, mais lorsque la situation est devenue impossible, nous avons dû nous y résoudre. Quinze jours après notre départ, la ville a été prise par l’ennemi et notre appartement brûlé par une roquette ennemie. Dans nos vies, il y a un ‘avant’ et un ‘après’. Je vis actuellement à Poltava et je travaille comme infirmière dans le service d’ophtalmologie. Je suis reconnaissante au Conseil International des Infirmières de m’avoir apporté une aide matérielle et un appui dans un moment aussi difficile. Merci pour votre aide. »
Des conditions de vie très difficiles
Howard Catton, le Directeur général du CII, a déclaré que les messages des infirmières ukrainiennes illustrent leur courage malgré l’âpre situation dans laquelle elles sont amenées à vivre.
M. Catton a déclaré : « Ce qui ressort de ces messages, c’est la farouche détermination des infirmières ukrainiennes vivant dans des conditions si dramatiques, et leur reconnaissance pour le modeste soutien que le CII a pu apporter. Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à notre campagne #NursesforPeace et à notre Fonds humanitaire qui, comme vous pouvez le constater, change beaucoup de choses sur le terrain et permet aux infirmières de continuer de travailler, malgré la situation terrible dans laquelle elles se trouvent. Les informations qu’elles nous fournissent nous donnent à tous un aperçu de leurs vies, bouleversées par le conflit, et de compatir avec ce qu’elles sont forcées de vivre à cause de cette guerre inutile. Je réitère l’appel de notre Présidente au cessez-le-feu et à mettre fin sans délai aux hostilités au nom de l’humanité, que les infirmières incarnent de façon si éclatante. »
#NursesforPeace
Depuis le début du conflit, la campagne #NursesforPeace du CII, lancée le 3 mars 2022, permet aux infirmières du monde entier d’apporter une aide financière alors que se détériore la situation humanitaire en Ukraine et dans les pays voisins.
Le CII remercie les infirmières et les associations nationales d’infirmières de leurs généreuses contributions, qui permettent de fournir des produits de première nécessité aux infirmières, notamment de la nourriture et une aide médicale. Les éléments de la campagne sur les réseaux sociaux ont attiré tous les regards sur les efforts déployés par les infirmières pour améliorer la situation en Ukraine.
Le CII finance également des cours passerelle pour les infirmières ukrainiennes qui ont dû quitter leur pays et qui souhaitent travailler là où elles résident actuellement en tant que réfugiées.
Cliquez ici pour de plus amples informations sur la campagne #NursesforPeace et le Fonds humanitaire du CII.
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