La pandémie de COVID-19 sévit dans le district de Yan, en Malaisie, depuis mars 2020. Le district compte quatre dispensaires et treize cliniques rurales pour une population de 78 800 habitants. La formation de cent infirmières et infirmiers du district a été organisée.
Tous les personnels ont été invités à télécharger l'application My Sejahtera du ministère de la santé, destinée à suivre les déplacements et à détecter tout contact étroit avec une personne infectée par le virus. Les infirmières notent leur température à l’entrée puis en fin de service. Le département de la santé maternelle et infantile du district de Yan fournit des services aux femmes enceintes, aux enfants et aux patients en ambulatoire. Il prodigue également des soins maternels post-partum. Conformément aux nouvelles directives, les services sont fournis lors de rendez-vous décalés : deux personnes par heure pour les cas normaux et une seule personne par heure pour les cas problématiques. Chaque rendez-vous est fixé en fonction des besoins du patient. Le nombre de membres du personnel qui interagissent avec le patient est limité, de même que le temps passé avec chaque patient (15 minutes). Afin de réduire l'encombrement, les patients doivent se présenter seuls dans le service. Les infirmières et les sages-femmes voient un seul patient par salle, la capacité de la salle d’attente étant limitée à 5 à 7 personnes. L'encombrement est également réduit au minimum grâce à un système de numéros d'attente et à l'espacement des chaises.
Autre mesure de protection, les patients empruntent des voies d'entrée et de sortie séparées. Toutes les cliniques pratiquent un dépistage d'entrée en suivant une liste de contrôle : prise de la température corporelle, recherche de signes d'infection tels que fièvre, rhume, mal de gorge, etc. Les patients doivent en outre signaler s'ils viennent d'une zone présentant un cluster de COVID-19. Toutes les cliniques informent, par voie d’affiche, de l’application de la nouvelle ordonnance sur le contrôle des déplacements.
Le traitement des cas par le biais de services de conseils en ligne est problématique pour les infirmières et sages-femmes qui travaillent dans les zones rurales où la connexion à Internet est mauvaise. Autre problème pour les infirmières, et plus important encore : certains patients sont confrontés à des problèmes financiers, notamment lorsque le chef ou la cheffe de famille a perdu sa source de revenus. Une nouvelle initiative vient soulager quelque peu la charge pour les familles : elle consiste en l’envoi de « kits de maternité » aux mères qui ont accouché pendant le dernier confinement ou la période de déplacement limité.
S’agissant de la protection du personnel, toutes les infirmières et les sages-femmes respectent les consignes relatives à l’utilisation d’un équipement de protection individuel (EPI) complet et au maintien de la « distance sociale » avec leurs collègues. Il faut, ainsi, éviter les contacts étroits et porter systématiquement un masque. Il est, d’autre part, demandé aux fidèles d'apporter leur propre tenue et tapis de prière pour empêcher les infections dans les salles consacrées au culte. Une désinfection est effectuée deux fois par jour, le matin et le soir. Chaque semaine, l'officier de liaison effectue un audit interne dans son unité pour s'assurer que le personnel respecte les consignes. Le département de la santé de l'État a également effectué un audit pour vérifier le respect des nouvelles directives. Enfin, les personnels infirmiers et les sages-femmes prennent soin de leur santé mentale et de leur niveau de stress par la technique de respiration profonde, le massage, la musique, la prière, la relaxation et autres thérapies, ainsi que par des exercices légers et la méthode Psycho First Action (PFA). Le personnel du département de la santé maternelle et infantile a trouvé les lignes directrices et les protocoles très utiles pendant cette période pour assurer la sécurité du personnel et des patients. Le gouvernement et le public ont apprécié le travail des infirmières et des sages-femmes pendant la pandémie. Les infirmières et les sages-femmes espèrent que, la menace passée, elles-mêmes et leurs familles bénéficieront de meilleurs salaires, d’allocations spéciales et de congés.