Crédit de photo : African Development Bank
Le Conseil International des Infirmières (CII) affirme que la lenteur du déploiement des vaccins en Afrique et dans d’autres pays en développement continue de mettre en danger les infirmières et les autres agents de santé, déjà surmenés.
Réagissant à une déclaration de l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown selon laquelle les pays occidentaux accumulent ce qui pourrait être l’équivalent d’un milliard de vaccins inutilisés d’ici la fin de l’année, Howard Catton, le Directeur général du CII, a appelé à des mesures urgentes :
« Les infirmières et les autres agents de santé sont sur la brèche et subissent directement et personnellement les conséquences de la lenteur inadmissible du déploiement des vaccins en Afrique, où seule 2 % de la population est vaccinée. Gordon Brown a raison de souligner le fait qu’en accumulant les vaccins inutilisés, les pays occidentaux contribuent en grande partie à la lenteur du déploiement. Chaque jour où des infirmières se rendent au travail sans être vaccinées, elles mettent leur vie dans la balance. Il s’agit d’effectifs majoritairement féminins craignant également de transmettre le virus à leur famille. Il est également inquiétant de constater que de plus en plus d’infirmières sont victimes de mauvais traitements de la part des opposants au vaccin. »
M. Catton a déclaré que le fait que les ministres de la santé du G20 réunis à Rome aient accepté de créer un pacte pour garantir une distribution plus juste des vaccins va dans le bon sens, ajoutant cependant qu’il faut joindre le geste à la parole.
« Les bonnes intentions ne suffiront pas à garantir qu’un vaccin soit injecté dans le bras d’une infirmière dans un pays en développement et, en dépit des belles paroles sur le partage, le déploiement n’est ni suffisamment rapide, ni suffisamment appuyé. Il n’est pas certain que nous atteignions les importantes cibles de vaccinations de l’OMS à l’échelon mondial, c’est pourquoi le CII soutient l’appel de Gordon Brown à un sommet d’urgence du G7 sur les vaccins pour traiter la question de leur déploiement et mettre en place un plan d’action. »
« Nous devons voir le changement de cap en matière de vaccination en Afrique et ailleurs avant le sommet des dirigeants du G20 de fin octobre, car autrement, un plus grand nombre de nos infirmières, de nos collègues du secteur de la santé et de patients mourront inutilement. »
« Si quelqu’un nourrit l’illusion que ce fléau ne touche que l’Afrique et d’autres pays en développement, qu’il y réfléchisse à deux fois. Nous avons vu avec quelle facilité mute la COVID-19 ; nous n’éliminerons le virus que si nous le faisons à l’échelon mondial, sinon nous en subirons tous les conséquences mortelles durant des années. Sur le plan moral, c’est ce qu’il y a à faire, et c’est aussi dans l’intérêt de chaque pays. »
Le CII appuie vivement l’équité vaccinale depuis le début de la mise au point des vaccins et constate que leur déploiement est loin d’atteindre le rythme demandé par l’Organisation mondiale de la Santé ou les objectifs fixés par le G7 en juin 2021.
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