Crédit de photo : UN Photo/Jean-Marc Ferré
Après la triste confirmation qu'au moins 115 000 travailleurs de la santé et des soins ont perdu la vie pendant la pandémie, le Conseil International des Infirmières (CII) appelle les Nations Unies à adopter une déclaration sur la préparation aux pandémies et à créer un organe supra-gouvernemental chargé de superviser la riposte internationale aux urgences sanitaires mondiales.
Howard Catton, Directeur général du CII, a lancé cet appel dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, et dans laquelle il approuve les conclusions du Groupe indépendant sur la préparation et la réponse aux pandémies, qui a été chargé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) de porter un regard critique sur la riposte mondiale à la pandémie de COVID-19.
La lettre demande instamment à M. Guterres de prendre la tête d’une action mondiale propre à garantir que les travailleurs de la santé et des soins ne seront plus jamais obligés de consentir de tels sacrifices.
M. Catton a relevé que : « Nous savons maintenant qu'au moins 115 000 agents de santé sont morts de la COVID-19 depuis le début de la pandémie, soit plus de 200 décès par jour – autrement dit l'équivalent d'une catastrophe aérienne quotidienne. Malheureusement, personne ne cherche les données détaillées ou les “boîtes noires” qui nous permettraient de comprendre les causes de cette situation, de prendre des mesures pour protéger les agents de santé et de prévenir de nouveaux décès. Dans n'importe quel autre secteur de nos économies, une telle situation entraînerait des mesures d’urgence et une enquête officielle, tandis que des engagements seraient pris pour donner la priorité à la sécurité des personnes.
Les professionnels de la santé vont travailler pour soigner et sauver la vie d'autrui : cela ne signifie pas que leur sécurité, leurs droits humains et leur santé aient moins de valeur que ceux des autres.
L'OMS a travaillé sans relâche et de manière efficace avec les ministères nationaux de la santé tout au long de la pandémie. Mais il est maintenant besoin d’une approche supranationale, en coordination avec l'OMS, pour tirer parti du pouvoir non seulement des ministères de la santé mais de l'ensemble des gouvernements, de même que pour mobiliser une réponse véritablement mondiale destinée à protéger le personnel de santé d'aujourd'hui et à nous préparer aux urgences sanitaires de demain. Il s'agit maintenant d'une question urgente de sûreté et de sécurité mondiales, et c'est pourquoi nous demandons aux Nations Unies de diriger la riposte au même niveau. »
Pour M. Catton, l’enjeu primordial à l'heure actuelle est que les infirmières et les autres travailleurs de la santé soient vaccinés en tant que groupe prioritaire.
« Lorsque nous demandons pourquoi certains pays vaccinent des jeunes en bonne santé, voire des enfants, alors que, dans d'autres pays, les infirmières, les agents de santé et les personnes vulnérables attendent toujours d'être vaccinés, on nous répond que la première responsabilité d’un gouvernement est de veiller d'abord à sa propre population. De telles décisions auront pour conséquence que davantage d'infirmières, de travailleurs de la santé et de personnes vulnérables d'autres pays tomberont gravement malades et mourront.
Une approche purement nationaliste entraînera l'apparition de nouveaux variants qui risquent d’être plus dangereux et même de rendre les vaccins inefficaces. Nous ne sommes pas aux Jeux olympiques : il ne s'agit pas d'une compétition entre nations. Il faut consentir un effort mondial concerté, nécessitant une solution globale que seules les Nations Unies peuvent apporter. »
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