L’enquête de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les services de santé mentale durant la pandémie, a dévoilé des chiffres choquants en termes de perturbations, de sous-financement et de négligence des services de santé mentale.
L’enquête de l’OMS indique que les services de santé mentale vitaux ont été perturbés ou fermés dans 93 % des 130 pays étudiés, à un moment où la demande se fait plus forte.
Dans plus de 80 % des pays, il n’y a pas eu de financement supplémentaire des services de santé mentale, et seule la moitié des pays ont assuré la continuité de ces services dans le cadre de leurs plans de lutte contre la pandémie.
Howard Catton, le Directeur général du CII, a déclaré que les résultats illustrent la permanence de l’abandon des services de santé mentale depuis des décennies dans de nombreux pays.
« Ces chiffres sont vraiment choquants. Les services de santé mentale ont toujours été cruciaux en termes de soins globaux à la personne, autrement dit des soins mesurant l’importance de prendre en charge la personne dans sa globalité. »
« Or, ces services ont toujours été traités comme le parent pauvre, vitaux mais non perçus comme étant de ‘vrais’ soins de santé ; ils sont donc sous-financés et marginalisés de façon chronique. »
« Dans de nombreux pays, l’idée selon laquelle il n’y a ‘pas de santé physique sans santé mentale’ est purement rhétorique. Des soins de santé mentale appropriés requièrent un financement adéquat et la volonté politique d’investir dans les services essentiels. »
« Quel que soit le cas de figure d’une personne, qu’elle ait été confinée pendant des mois et souffre d’anxiété ou de dépression, ou qu’elle ait perdu un être cher et soit traumatisée de ne pas avoir pu l’accompagner dans ses derniers instants, la pandémie a révélé qu’une bonne santé mentale est aussi importante qu’une bonne santé physique. »
« En outre, notre récent rapport a souligné les répercussions de la pandémie sur la santé mentale des personnels de santé. La pratique des soins infirmiers durant la pandémie de COVID-19 aura des conséquences sur les infirmières, notamment leur équilibre psychologique, et certains effets se feront sentir encore longtemps après la disparition du virus. »
« Pour contribuer à mettre fin à cette crise dans le domaine des soins de santé mentale, les infirmières peuvent dispenser les soins globaux nécessaires, mais il est possible qu’elles aient besoin d’une formation supplémentaire et de moyens technologiques pour soutenir les personnes tout en respectant la distanciation physique. »
« C’est le moment de tirer parti de la force des infirmières pour aider à résoudre ces problématiques et construire de meilleurs systèmes de santé, répondant réellement à l’ensemble des besoins des personnes dont ils sont au service. »
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