Un nouveau rapport du Sommet mondial de l’innovation pour la santé (World Innovation Summit for Health, WISH) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), souligne les répercussions négatives de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des infirmières et des autres agents de santé.
Le rapport, pour lequel le Directeur général du Conseil International des Infirmières (CII), Howard Catton, était conseiller, relève l’incapacité à protéger la santé mentale et le bien-être des personnels de santé et d’aide à la personne, et qu’au moins un quart d’entre eux ont fait état d’anxiété, de dépression et de symptômes de surmenage.
S’exprimant à l’occasion de la publication du rapport, Our duty of care: A global call to action to protect the mental health of health and care workers (Notre devoir de protéger – Un appel mondial à l’action pour protéger la santé mentale des personnels de santé et d’aide à la personne), lors de la Conférence WISH à Doha (Qatar), M. Catton a déclaré que le grand public a pris conscience de la valeur des infirmières durant la pandémie, mais que les personnalités politiques sont moins disposées à convertir les éloges en investissements :
« De longue date, on ne traite pas les soins infirmiers à leur juste valeur. Les personnalités politiques évoquent des investissements dans l’économie, les infrastructures, les technologies, mais on n’entend jamais parler des soins infirmiers ; la profession est à la fois une monnaie sous-évaluée et dévaluée. Les infirmières ont besoin de conditions de travail décentes et sûres, y compris en matière de santé mentale, elles doivent se sentir valorisées et que l’on reconnaisse le rôle décisif qu’elles jouent. Elles veulent que leur voix soit entendue par les employeurs et les pouvoirs publics et oui, elles veulent une juste rémunération pour leur expertise et leur dévouement. »
M. Catton a fait remarquer que dans l’écrasante majorité des pays, les infirmières ont un traitement égal ou inférieur au salaire moyen du pays :
« Les infirmières sont-elles vraiment un travailleur moyen ? Et le fait qu’on les paie à ce niveau de salaire, ou même en dessous, est-ce le signe de la valeur réelle qu’on leur accorde ? Les infirmières à travers le monde méritent une hausse de salaire pour le bien de notre santé à tous. »
Le Directeur général du CII a souligné que la santé est à la fois physique et mentale, et que la santé mentale des infirmières a été profondément altérée par la pandémie de COVID-19.
« Nous discutons avec les infirmières depuis le début de la pandémie et leur santé mentale est une préoccupation depuis le premier jour. J’ai été frappé par la complexité des problèmes : le stress et surmenage bien sûr, mais nous avons également vu des infirmières maltraitées et agressées, devant faire face aux opposant aux vaccins leur affirmant que ‘La COVID est un mensonge, elle n’existe pas’, juste après avoir été confrontées à la dure réalité de la pandémie. »
« L’intensité de la pandémie a été très différente de ce à quoi les infirmières étaient habituées, car nombre d’entre elles ont dû endosser le rôle d’un proche des mourants qui vivaient leurs derniers instants. Il s’agit d’un traumatisme de masse des personnels infirmiers, faisant des ravages. »
Le rapport met en évidence dix mesures stratégiques qui, d’après WISH et l’OMS, doivent être appliquées sans délai, notamment investir dans des cadres et des cultures professionnels qui préviennent le surmenage, favorisent le bien-être du personnel et soutiennent la qualité des soins.
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