À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, le Conseil International des Infirmières (CII) insiste sur le rôle crucial joué par les infirmières pour prévenir la traite des personnes et en identifier les victimes. Sur le thème Engagés pour la cause, en première ligne pour mettre fin à la traite des êtres humains, la Journée met l'accent, cette année, sur les premiers intervenants dans la lutte contre la traite.
Sur son site Web, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) souligne que « pendant la crise de la COVID-19, le rôle essentiel des premiers intervenants a pris encore plus d'importance. D'autant plus que les restrictions imposées par la pandémie rendent leur travail encore plus difficile. Pourtant, leur contribution est souvent négligée et non reconnue. »
« Les infirmières sont idéalement placées pour identifier les victimes de la traite », relève à ce propos Mme Annette Kennedy, Présidente du CII. « Plus de 80 % des survivants ont sollicité des soins médicaux pendant la première année de leur épreuve. Il est donc essentiel que chaque infirmière et chaque infirmier connaissent les signes indicateurs d'une situation de traite et sachent comment réagir. »
Présentée au Congrès du CII à Singapour en 2019, la brochure intitulée La traite des êtres humains. Ce que les infirmières doivent savoir, rédigée par le CII, la direction des ressources humaines du Health Service Executive (HSE) et la Faculté des soins infirmiers et obstétricaux du Royal College of Surgeons de l'Irlande, décrit les différents types de traite des êtres humains, les signes qui doivent donner l'alerte et les mesures à prendre en cas de soupçon de traite.
Mme Cindy McCain, entrepreneuse, philanthrope, enseignante, militante des droits humains et veuve de feu John McCain, Sénateur des États-Unis, s'est adressée à une audience de plus de cinq mille infirmières lors du Congrès du CII en 2019, pour leur dire « vous êtes en première ligne. Vous êtes des leaders et des faiseuses d'opinion. Pour vaincre la traite des êtres humains, nous avons absolument besoin que vous soyez formées pour détecter les signes de ce fléau. Il faut agir sans tarder ! »
Autre conférencier pendant le Congrès, M. Kevin Hyland, OBE, membre du Groupe indépendant d'experts contre la traite des êtres humains du Conseil de l'Europe, ancien commissaire indépendant chargé de la lutte contre l'esclavage au Royaume-Uni, a insisté sur la prévalence et la nature de la traite des êtres humains, de même que sur la manière dont la profession infirmière peut concevoir des stratégies pour identifier les victimes et renforcer la prévention. Cliquez ici pour voir les présentations de Mme McCain et M. Hyland.
Dans un rapport intitulé Impact of the Covid-19 Pandemic on Trafficking in Persons (Répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la traite des personnes), l'ONUDC indique qu'il est à craindre que la pandémie ne rende encore plus difficile l'identification des victimes. Celles-ci sont également davantage exposées au risque de contracter le virus et moins en mesure de prévenir l'infection ; d'autre part, elles accèdent plus difficilement aux soins de santé nécessaires pour se remettre.
Les infirmières sont bien placées pour identifier les signes de traite chez les victimes potentielles, signes tant physiques, mauvais traitements, malnutrition, que mentaux, soumission, confusion, peur et manque d’estime de soi. Pendant la pandémie de COVID-19, les mesures de confinement et les restrictions aux déplacements aggravent l'isolement : les infirmières sont donc parfois le seul lien des victimes avec l'extérieur. Il est crucial que les infirmières disposent d’outils pour évaluer le risque de traite, de manière à pouvoir protéger les victimes et signaler les coupables aux autorités.
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